La cigale et la fourmi en argot par Pierre Perret
La cigale et la fourmi en argot par Pierre Perret Mais un jour ce fut la panade Et elle n'eut plus rien à becqueter. Quand se pointa l'horrible hiver Elle n'avait pas même un sandwich, A faire la manche dans l'courant d'air La pauvre se caillait les miches. La Fourmi qui était sa voisine Avait de tout, même du caviar. Malheureusement cette radine Lui offrit même pas un carambar. - Je vous paierai, dit la Cigale, J'ai du blé sur un compte en Suisse. L’autre lui dit : Z'aurez peau d'balle, Tout en grignotant une saucisse. - Que faisiez-vous l'été dernier ? - Je chantais sans penser au pèze. - Vous chantiez gratos, pauvre niaise Eh bien guinchez maintenant ! Si tu veux vivre de chansons Avec moins de bas que de hauts N'oublie jamais cette leçon : Il vaut mieux être imprésario ! |
La cigale et la fourmi de Jean de La Fontaine Se trouva fort dépourvue Quand la Bise fut venue. Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu’à la saison nouvelle. « Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l’Août, foi d’animal, Intérêt et principal. » La Fourmi n’est pas prêteuse : C’est là son moindre défaut. « Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse. — Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise. — Vous chantiez ? j’en suis fort aise : Eh bien ! dansez maintenant. » |