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A la découverte de l'argot

ARISTIDE BRUANT :

Cette page a été réalisée en partie grâce au site:

"Du temps de cerises au temps des feuilles mortes site consacré à la chanson française de la fin du second empire à la seconde grande guerre"

"http://www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/fiches_bio/bruant_aristide/bruant_aristide.htm.

 

ARISTIDE BRUANT

 

Sans aucun doute le plus connu des chansonniers de "La belle Époque", Aristide Bruant est né à Courtenay dans le Loiret, le 6 mai 1851 et est mort à Paris le 11 février 1925.

Né dans la bourgeoisie, des revers de fortune ont fait qu'il s'est retrouvé apprenti bijoutier à 17 ans mais pas pour longtemps : En 1870, à dix-neuf ans, il s'est transformé (ou on l'a transformé) en franc-tireur dans l'armée de Napoléon III mais encore là, pas pour longtemps.En 1871, démobilisé, il entre au service de la Compagnie des chemins de fer du Nord.

Aristide_Bruant

Dès lors, il se met à composer des chansons puis, vers 1873, il s'essaie à la scène : au Concert des Amandiers, au Café-concert Dorel à Nogent, etc. sauf que sa véritable carrière ne débutera que huit ans plus tard quand il rejoint, en 1881, Rodolphe Salis dans son célèbre Chat Noir et lorsque ce dernier déménage son cabaret du boulevard Rochechouart à la rue Victor-Massé, il retape le local qu'il rebaptise le Mirliton.

Le soir de l'ouverture, il n'y a que trois clients et Bruant, dépité, se met à les invectiver. Cette manière d'accueillir les clients fait vite sa renommée et le voilà lancé.

Les affiches qu'il commande à son ami Toulouse-Lautrec le rendent célèbre tout en assurant la notoriété de ce dernier.

En 1895, il abandonne son cabaret (ou s'y fait remplacer par des doublures) et part en tournée en France et à l'étranger (en Afrique, notamment).

Riche et célèbre il se retire peu à peu pour se consacrer à l'écriture mais non sans revenir à l'occasion donner des spectacles et ce, jusqu'en 1924 où, un an avant sa mort, il fait à nouveau triomphe.

Sa carrure, sa présence sur scène, sa voix rauque mais puissante de même que ses chansons populaires ont fait de lui un des plus importants auteurs-compositeurs-interprètes de son époque.

De lui, nous reste que des photos, d'inoubliables affiches (quand même) et un tout petit bout de film où l'on aperçoit, avec

371px-Henri_de_Toulouse-Lautrec_003

son large chapeau dans le cadrage d'une fenêtre mais - et c'est là où nous a laissé une trace indélébile de son passage - des...

 


Enregistrements

Ceux qu'il nous a laissé datent pour la plupart de 1909 et de 1910 (quoique certains pourraient dater de 1912) au moment où,retraité, il approche la soixantaine, - Ils sont peu nombreux (une trentaine de titres) mais leur intérêt historique est incontestable.

Ils ont, en grande partie, été enregistrés sous sa propre étiquette;

Aristide Bruant et les Canuts ou Le châtelain Bruant et la révolution !

Sans vouloir insinuer qu'Aristide Bruant ne tenait pas précisément à passer pour un opportuniste (avec ses chansons dites "issues du peuple"), disons que sa mansuétude vis-à-vis la classe ouvrière n'était pas désordonnée.

Comment, dans ces circonstances, sa chanson sur les ouvriers soyeux de Lyon, intitulée tout simplement "Les Canuts", peut-elle, encore aujourd'hui, être considérée comme ayant été un des hymnes à la gloire du prolétariat du XIXe siècle ? - On se perd en conjonctures.

On sait que la rumeur veut qu'elle fut chantée par les ouvriers de la soie de Lyon lors de leur insurrection en 1831. Or : c'était vingt ans avant la naissance du créateur de "Nini peau d'chien".

Champfleury (Chansons populaires des régions de France, Bourdillat, 1860) nous a ramené de cette région, les paroles suivantes :

Ah ! songez dans cette salle Où s'étale le velours et le damas Que celui qui le travaille Sur la paille Mourra dans un galetas...

On n'a pas retenu le reste (ni l'air) mais on peut admettre sans problème qu'il s'agissait là d'une chanson qui pouvait fort bien avoir été chantée en catimini dans les filatures de Lyon en 1830. - Paroles d'ouvriers, faciles à retenir, musique simple, etc.

Et alors Bruant ?

C'est que Bruant n'est pas un ouvrier : c'est un poète. - Un poète qui a su emprunter, copier, modifier, ajouter - qui ne l'a pas fait ? - en ajoutant son sceau d'originalité.

Après avoir fait fortune dans son cabaret Le Mirliton (peut-on lui reprocher ?), il a parcouru, comme Champfleury, la France et, passant par Lyon, l'idée lui est peut-être venue de composer cette chanson qui, disons-le, s'adresse non seulement aux ouvriers des usines de Lyon mais à tous les travailleurs :

 

Pour chanter Veni Creator

Il faut une chasuble d'or

Pour chanter Veni Creator

Il faut une chasuble d'or

Nous en tissons pour vous, grands de l'église

Et nous, pauvres canuts, n'avons pas de chemise
C'est nous les canuts

Nous sommes tout nus
Pour gouverner, il faut avoir

Manteaux ou rubans en sautoir

Pour gouverner, il faut avoir

Manteaux ou rubans en sautoir

Nous en tissons pour vous grands de la terre

Et nous, pauvres canuts, sans drap on nous enterre
C'est nous les canuts

Nous sommes tout nus
Mais notre règne arrivera

Quand votre règne finira :

Mais notre règne arrivera

Quand votre règne finira :

Nous tisserons le linceul du vieux monde,

Car on entend déjà la tempête qui gronde
C'est nous les canuts

Nous sommes tout nus

Paroles et Musique: Aristide Bruant 1894 © Bruant/Salabert - Domaine autres interprètes: Yves Montand (1955), Catherine Sauvage(1962), Monique Morelli (1964), Jacques Douai (1965), Francesca Solleville (1970), Marc Ogeret (1973), Marc Robine (1993), Leny Escudero (1997), Serge Kerval

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ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DU 8 MAI 1898 BELLEVILLE- SAINT-FARGEAU ARISTIDE BRUANT CANDIDAT DU PEUPLE

Aux Électeurs de la première circonscription du vingtième arrondissement Belleville-Saint-Fargeau :

Si j'étais votre député,
- Ohé ! ohé ! qu'on se le dise !
J'ajouterais "Humanité ",
Aux trois mots de notre devise...
Au lieu de parler tous les jours
Pour la république ou l'empire
Et de faire de longs discours,
Pour ne rien dire,
Je parlerais des petits fieux,
Des filles-mères, des pauvres vieux
Qui, l'hiver, gèlent par la ville...
Ils auraient chaud, comme en été,
Si j'étais nommé député,
A Belleville.
Je parlerais des tristes gueux,
Des purotins batteurs de dèche,
Des ventres-plats, des ventres-creux.
Et je parlerais d'une crèche
Pour les pauvres filles sans lit,
Que l'on repousse et qu'on envoie
Dans la rue !... avec leur petit !...
Mères de joie!...
Je parlerais de leurs mignons,
De ces minables chérubins
Dont les pauvres petits fignons
Ne connaissent pas l'eau des bains.
Chérubins dont l'âme et le sang
Se pourrissent à l'air des bouges
Et qu'on voit passer le teint blanc
Et les yeux rouges.
Je parlerais des vieux perclus
Qui voudraient travailler encore,
Mais dont l'atelier ne veut plus...
Et qui traînent, jusqu'à l'aurore,
Sur le dur pavé de Paris,
- Leur refuge, leurs invalides, ?
Errants... chassés... honteux... meurtris,
Les boyaux vides.
Je parlerais des petits lieux,
Des filles-mères, des pauvres vieux
Qui, l'hiver, gèlent par la ville...
Ils auraient chaud, comme en été,
Si j'étais nommé député,
A Belleville.

ARISTIDE BRUANT

 

 

 

 

 

 

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  • Dans mon enfance (1950-60),à l'usine (1965-70), à la Villette, dans les Halles, puis à Rungis (1970-2005), j'ai entendu parler les différentes langues vertes et parfois j'ai essayé de comprendre et de parler argot!Il disparaît! Peut-on le faire vivre!
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