Le loup et l'agneau en argot par Pierre Perret en VO par Jean de La Fontaine
Le loup et l'agneau en argot par Pierre Perret
Un agnelet nature qui tétait l'onde claire Se gourait pas un poil éclusant la lancequine Qu'un loup l'cherchait partout pour en faire un Tajine. - Viens ici p'tit loubard, qui t'a filé l'condé De tremper ton gros blair dans mon sirop d'ablette ? - Mais sire, je savais pas, j'en ai sifflé qu'un dé Ce n'est pas pour si peu que vous m'faites la courette ? Le loup à toute bubure enjambe le cresson Poursuivant l'innocent qui a plus un poil de sec. Le loup certes est plus fort, mais en guise de leçon On verra qu'un teigneux peut tomber sur un bec. Finalement comme chez nous, y a des moutons bêlants Y a des faibles et des forts, y a des noirs et des blancs ... Le roi, lui, il s'en tape, il est pas dans l'troupeau Il compte en s'endormant ceux qui paient des impôts. Moralité : Tuer un p'tit agneau sans défense ? ... C'est bien laid ... Mais c'est pas dégueulasse avec des flageolets !
|
Le loup et l'agneau de Jean de La Fontaine La raison du plus fort est toujours la meilleure ; Nous l’allons montrer tout à l’heure. Un Agneau se désaltérait Dans le courant d’une onde pure. Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure, Et que la faim en ces lieux attirait. Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? Dit cet animal plein de rage ; Tu seras châtié de ta témérité. - Sire, répond l’Agneau, que votre Majesté Ne se mette pas en colère ; Mais plutôt qu’elle considère Que je me vas désaltérant Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d’Elle, Et que par conséquent en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson. — Tu la troubles, reprit cette bête cruelle, Et je sais que de moi tu médis l’an passé. — Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ? Reprit l’Agneau ; je tette encor ma mère. — Si ce n’est toi, c’est donc ton frère. — Je n’en ai point. — C’est donc quelqu’un des tiens : Car vous ne m’épargnez guère, Vous, vos Bergers, et vos Chiens. On me l’a dit : il faut que je me venge. Là-dessus au fond des forêts Le Loup l’emporte, et puis le mange, Sans autre forme de procès. |