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A la découverte de l'argot
22 février 2013

Le loup et l'agneau en argot par Pierre Perret en VO par Jean de La Fontaine

Le loup et l'agneau en argot par Pierre Perret


Sur le vaste échiquier de not' mond' de misère

Un agnelet nature qui tétait l'onde claire

Se gourait pas un poil éclusant la lancequine

Qu'un loup l'cherchait partout pour en faire un Tajine.

- Viens ici p'tit loubard, qui t'a filé l'condé

De tremper ton gros blair dans mon sirop d'ablette ?

- Mais sire, je savais pas, j'en ai sifflé qu'un dé

Ce n'est pas pour si peu que vous m'faites la courette ?

Le loup à toute bubure enjambe le cresson

Poursuivant l'innocent qui a plus un poil de sec.

Le loup certes est plus fort, mais en guise de leçon

On verra qu'un teigneux peut tomber sur un bec.

Finalement comme chez nous, y a des moutons bêlants

Y a des faibles et des forts, y a des noirs et des blancs ...

Le roi, lui, il s'en tape, il est pas dans l'troupeau

Il compte en s'endormant ceux qui paient des impôts.

Moralité :

Tuer un p'tit agneau sans défense ? ...

C'est bien laid ...

Mais c'est pas dégueulasse avec des flageolets !

Pauvre et riche

Le loup et l'agneau de Jean de La Fontaine

La raison du plus fort est toujours la meilleure ;

Nous l’allons montrer tout à l’heure.

Un Agneau se désaltérait

Dans le courant d’une onde pure.

Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,

Et que la faim en ces lieux attirait.

Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?

Dit cet animal plein de rage ;

Tu seras châtié de ta témérité.

- Sire, répond l’Agneau, que votre Majesté

Ne se mette pas en colère ;

Mais plutôt qu’elle considère

Que je me vas désaltérant

Dans le courant,

Plus de vingt pas au-dessous d’Elle,

Et que par conséquent en aucune façon,

Je ne puis troubler sa boisson.

— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,

Et je sais que de moi tu médis l’an passé.

— Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?

Reprit l’Agneau ; je tette encor ma mère.

— Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.

— Je n’en ai point.

— C’est donc quelqu’un des tiens :

Car vous ne m’épargnez guère,

Vous, vos Bergers, et vos Chiens.

On me l’a dit : il faut que je me venge.

Là-dessus au fond des forêts

Le Loup l’emporte, et puis le mange,

Sans autre forme de procès.

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Commentaires
I
Ah ah ah !!! délicieux l'agneau avec les flageolets avec du riz cuit dans la marmite de riz créole lol ! çà lé bon ! J'en ai appris sur l'argot et j'ai bien ri. En Lorraine on a not' patois Lorrain mais je ne connaissais pas l'argot parisien. Si je pouvais faire d'aussi jolies fables en réunionnais je serais bien heureuse mais oh combien je n'oserais pas on me totocherait !!!! déjà quand je le parle on me mouquate !!!! alors mi préfère causer zoreilland !!! Merci Mic pour ces beaux vers. Bonne soirée. Bisous
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  • Dans mon enfance (1950-60),à l'usine (1965-70), à la Villette, dans les Halles, puis à Rungis (1970-2005), j'ai entendu parler les différentes langues vertes et parfois j'ai essayé de comprendre et de parler argot!Il disparaît! Peut-on le faire vivre!
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